Journée technique du lundi 9 décembre 2024 après-midi à l'Oisellerie.
Cette journée technique, réunissant plus d’une quarantaine de participants, agriculteurs, techniciens, conseillers, apprenants, a débuté par un bilan de la campagne 2024 et de la situation climatique de l’année avant de proposer des pistes aux agriculteurs pour s’adapter aux problématiques rencontrées face aux aléas climatiques.
Après une introduction par le président de la Chambre d’agriculture de la Charente, cette rencontre a été rythmée par deux plénières :
- Une intervention de Frédéric Levrault (CRANA) axée sur « le changement climatique en Charente : comment produire à l’avenir en grandes cultures ? » afin de comprendre ce qui se passe actuellement et à quoi s’attendre à l’avenir en précipitations et températures. Plusieurs facteurs liés au changement climatique ont des impacts directs sur les rendements et la qualité : augmentation de l’évapotranspiration, réchauffement climatique accéléré, rares gelées hivernales, précocification de la dernière gelée sortie d’hiver, augmentation de nombre de jours chauds … On s’attendra à de nombreux jours chauds et des jours froids plus rares. Les quantités globales de précipitation devraient peu varier à moyen termes mais avec des hivers un peu plus arrosés, des étés moins arrosés et une évapotranspiration très élevée.
- Une intervention à deux voix avec un focus de la campagne écoulée puis les impacts du changement climatique et des leviers d’adaptation par Clément Gras d’Arvalis pour la partie céréales à paille et maïs et Elodie Tourton de Terres Inovia pour la partie tournesol, colza et soja. Des essais de différentes variétés de céréales à paille en semis tardif, présentés et reconduits par Arvalis sur 3 ans ont montré de bons rendements en 2024 grâce à un climat favorable par la suite mais des résultats très dépendants de la conduite azotée et de la pression en maladies. Les impacts du changement climatique sont déjà visibles : plafonnement des rendements, sensibilité des maïs au stade floraison et au stade limite d’avortement des grains, au stade remplissage pour les blés et à la floraison pour le tournesol et le soja. Pour les colzas, ce déficit de précipitations se traduit par de mauvaises levées, un développement limité des plantes et une mauvaise valorisation des engrais au printemps. La hausse des températures a aussi des effets négatifs sur les cultures à des stades critiques. Sans oublier l’évolution des complexes bioagresseurs-plantes suite au changement climatique.
Enfin, les pistes d’adaptation au changement climatique évoquées, sont le choix variétal afin de maintenir la productivité, le raisonnement des dates de semis, l’esquive des stress abiotiques et biotiques, l’irrigation et le travail du sol afin de maintenir la stabilité structurale pour un bon développement du système racinaire et limiter le risque d’asphyxie en cas de précipitations abondantes à l’implantation.
Un après-midi intéressant en termes d’informations et riche en échanges.